Mon enfant est trop gentil…
Avez-vous remarqué comme la gentillesse doit être dosée avec soin.
Chers parents,
Avez-vous remarqué comme la gentillesse doit être dosée avec soin. D'un côté, vous craignez peut-être que votre enfant soit « trop gentil » et se laisse marcher sur les pieds car il ne voit pas où est le mal. De l'autre côté, il se peut que votre enfant adopte une attitude de « dur » manquant parfois d’empathie et de sympathie. Quelle est alors la juste mesure ?
Au sommaire cette semaine :
Pourquoi la gentillesse fait-elle grandir les enfants ?
Comment apprendre à votre enfant à être gentil sans se faire marcher sur les pieds ?
Bonne lecture !
« La gentillesse est la qualité la plus puissante et la plus efficace pour susciter des changements positifs dans le monde. »
Nelson Mandela.
Gentillesse, puissance, efficacité, changements positifs… Il est rare de voir tous ces mots réunis dans une même phrase. Ce terme est tellement galvaudé qu’on pourrait presque s’en méfier. Pourtant, Nelson Mandela, figure emblématique de la paix et de la justice, met en lumière la profondeur de la gentillesse, tant dans sa portée que dans son impact.
La gentillesse, serait-elle :
Plus puissante que la force et l’autorité ?
Plus efficace pour désamorcer des tensions et encourager la coopération ?
Moteur de changement pour une société plus juste et plus humaine ?
Pourquoi la gentillesse fait-elle grandir les enfants ?
Quand les enfants expérimentent la relation à l’autre avec gentillesse, ils développent l’attention qu’ils portent aux autres, leur empathie et leur écoute.
Ça veut dire quoi être gentil ?
En atelier, j’aime beaucoup poser cette question aux enfants : « on est gentil avec nos amis », « quand on respecte quelqu’un, ça veut dire qu’on est gentil », « un sourire, c’est de la gentillesse », « aider ou rendre service, c’est gentil ». Ils savent très bien comment être gentil, mais ils ne savent pas toujours où commence et se termine la gentillesse : « on ne peut pas lui dire qu’on ne veut pas jouer avec lui, ce n’est pas gentil », « si je dis que je ne suis pas d’accord, je ne suis pas gentil ». La difficulté avec les enfants, c’est que tout est souvent tout blanc ou tout noir. Si ce que tu fais n’est pas considéré comme gentil, c’est que tu es méchant.
La méchanceté, qu’est-ce que c’est ?
Alors je leur pose ensuite cette question : comment définissez-vous la méchanceté ? « Se moquer c’est méchant », « ça peut être une action, des mots, une attitude », « c’est quand on fait du mal à quelqu’un et qu’on le fait exprès ».
Une fois ces concepts clarifiés, il est intéressant de confronter leurs idées sur la gentillesse et sur la méchanceté : si être méchant est une action intentionnelle de faire du mal à l’autre, est-ce que dire qu’on n’a pas envie de jouer au foot, c’est méchant ? Est-ce que c’est méchant de dire qu’on ne partage pas le même avis que son ami ? Est-ce qu’un ami peut comprendre que tu aies envie de jouer à un autre jeu ? C’est l’occasion de comparer les notions de loyauté, de respect (de soi et des autres) et de solidarité. Finalement, la gentillesse, ne serait-elle pas un état d’esprit qui rend meilleur ?
Comment apprendre à votre enfant à être gentil sans se faire marcher sur les pieds ?
A quoi sert la gentillesse ?
« Sans gentillesse, on ne peut pas se faire d’amis ». Les enfants l’ont compris, la gentillesse est une manière de rentrer en relation avec autrui afin de construire des relations saines et positives. La gentillesse permet à votre enfant de développer de nombreuses compétences psychosociales dont il aura besoin toute sa vie : l’altruisme, la bienveillance, la patience, la générosité, la sincérité, l’empathie, l’écoute…
Trop bon, trop con
Et oui la gentillesse a cette étiquette qui lui colle à la peau. Tout l’enjeu c’est d’être gentil sans s’oublier soi-même. Car, soyons clairs, le trop gentil ne sait pas dire non et n’a pas appris à poser ses propres limites, donc certaines personnes peuvent en abuser. Et votre enfant peut en être les premières victimes : Sacha ne voulait pas jouer à cache-cache, mais ne l’a pas dit à Côme pour être gentil. Il n’a pas non plus refusé de s’asseoir à côté de Mathieu à la cantine. Il a aussi partagé son goûter avec les 5 enfants qui étaient autour de lui à la sortie de l’école et au parc, il a prêté son ballon à contre cœur et ce dernier a fini perché dans un arbre. Sacha a-t-il passé une bonne journée ?
Trouver le juste équilibre
Gentil, mais pas trop… La difficulté est de rester sur cette ligne de crête qui est à l’équilibre entre la passivité et l’agressivité, entre respecter les autres au point d’oublier de se respecter soi-même et se faire respecter au détriment du respect des autres. Il s’agit d’un apprentissage au long cours de l’affirmation de soi.
Car OUI, être gentil et ferme, c’est possible !
On poursuit le sujet dimanche prochain. D’ici là, je vous souhaite une bonne semaine
Amélie