« Avec la confiance on a tout, parce que ça donne de la force ».
Cloé, 9 ans, atelier philo sur la peur.
La sagesse de Cloé m’a époustouflée et m’a inspirée pour la rédaction de cette newsletter… Je ne peux qu’être d’accord avec elle. La confiance donne de la force, elle apporte cet élan intérieur qui met en mouvement, permet d’oser, rebondir, essayer, recommencer, …
Mais de quoi parlons-nous exactement ? Comment définir cette fameuse confiance que tout parent rêve de transmettre à ses enfants. Confiance en soi, confiance en l’autre, confiance en la vie... À quoi sert-elle cette confiance qui nous ait présentés dans tout bon livre de développement personnel comme LA clé pour réussir sa vie ? Est-elle d’ailleurs un présupposé à la réussite ? D’où vient-elle ? Que nous dit-elle de nous, des autres, de la société dans laquelle nous vivons ? Comment la cultiver, comment la transmettre ?
Alors oui on peut certainement dire que la confiance est un ingrédient nécessaire à sa propre réalisation, je vous propose donc d’en faire un tour d’horizon afin de mieux comprendre ses rouages, son mécanisme et ses leviers.
“Il n’a pas confiance en lui”
Encore une étiquette que nous entendons bien souvent, comme si la confiance nous était donnée à la naissance à l’image de la marraine de la belle au bois dormant qui distribue ses talents. Il y aurait les chanceux qui ont confiance en eux… Et les autres. Il y aurait ceux qui osent… Et les autres. Il y aurait ceux qui prennent des risques… Et les autres. J’arrête ici la comparaison. Vous l’avez compris, la réalité est toute autre. Fort heureusement, il ne suffit pas de la décréter pour en être pourvu et a contrario, tout n’est pas immuable. La confiance fluctue au gré de la vie, des événements que nous pouvons vivre. La confiance serait donc quelque chose qui dépend de nous, des autres et de notre environnement.
Aie confiance
Alors que la confiance en soi est devenue une injonction sociétale, paradoxalement, il est de plus en plus difficile d’avoir confiance en l’autre. Un excès de confiance ne peut-il pas se retourner contre nous. Et pourtant, voir le mal partout n’est pas non plus la bonne solution.
Le livre de la jungle de Walt Disney décrit parfaitement cette idée : l’optimisme béat de Baloo versus la prudence et le scepticisme de Baguera face aux dangers de la jungle. Dans ce dessin animé, nous envions plus volontiers la légèreté de Balo qui prend toujours la vie du bon côté plutôt que la prudence de Baguera, un brin moralisateur... alors qui faut-il croire car les dangers semblent être partout ? Le serpent Ka, le profiteur, n’est jamais très loin, le tigre Sherkan, le rancunier est à l’affût, les vautours, les découragés sont… décourageants. En qui, en quoi faut-il donc avoir confiance ? Naïveté, incrédulité, méfiance, scepticisme, comment trouver le bon équilibre ?
La confiance permet d’entrer en relation
C’est la relation à l’autre qui va la première nous mettre sur le chemin de la confiance. De la confiance de l’autre à la confiance en soi. C’est parce que quelqu’un a d’abord cru en nous que nous avons eu le courage de nous lancer. Le jeune enfant est un véritable explorateur qui part à la découverte du monde dès qu’il en a l’occasion. Il touche, il palpe, il goûte, il agrippe, il teste… Peu à peu, il prend des risques grâce aux soins, à l’attention et à l’amour inconditionnel qu’il reçoit de ses parents (ou de sa figure d’attachement). C’est sur cette base qu’il construit sa sécurité intérieure qui sera ensuite à l’origine de sa confiance en lui. Cette confiance transmise par l’autre va progressivement nous aider à entrer en relation avec nous-même et à prendre conscience de ce qui nous caractérise, ce qui définit notre personnalité, notre identité, nos goûts, nos passions. Cette conscience de nous-même nous guide dans notre vie, nous aide à mieux nous connaître, à faire les bons choix.
Autrement dit, la confiance est un jeu de mouvement. D’abord donnée par l’autre, elle devient progressivement la nôtre. Puis ce mouvement intérieur d’introspection permet une réouverture à l’autre plus ajustée. Nous sortons de nous-même pour nous mettre à notre tour en mouvement. Et chaque nouvelle relation est une opportunité pour nourrir et renforcer cette confiance.
On ne naît pas confiant, on le devient
Au-delà de la dimension relationnelle de la confiance, la confiance grandit aussi par le travail que nous mettons dans l’apprentissage et la maîtrise d’une compétence. La confiance s’éprouve. En d’autres termes, elle ne tombe pas du ciel, elle se construit à force de travail, de persévérance et d’effort. C’est l’expérience que nous engrangeons qui nous permet de voir grandir cette confiance. À force d’entraînement, ce qui était un effort hier devient de l’ordre de l’acquis. Plus nous travaillons pour maîtriser un sujet, un sport, un instrument de musique, une langue étrangère, plus nous serons ensuite capables de nous détacher de notre apprentissage pour laisser la place à plus de créativité, d’improvisation, de lâcher prise.
Éprouver la confiance
Se mettre en difficulté, sortir de sa zone de confort, aller se frotter à l’inconnu sont des démarches essentielles pour se sentir vivant. Oser vivre sa propre vie et non pas celle que les autres projettent sur nous. Se mettre en mouvement, tester, rebondir, se réinventer sont les principaux éléments.
Avec les enfants, cette construction se fait petit pas par petit pas. Au gré de leur découverte, ils engrangent chaque jour un peu plus d’expérience et d’assurance. Alors, comme le dit très justement Maria Montessori, « n’aidez jamais un enfant à faire une tâche qu’il se sent capable d’accomplir ». Il louperait alors une occasion de nourrir sa confiance au travers d’une nouvelle expérience pour lui. Il s’agit de mettre en confiance puis de faire confiance.
Avoir confiance en la vie
Avez-vous déjà vécu ce sentiment de grande joie après avoir accompli ce qui vous tient à cœur ? Lorsque nous devenons capables de nous fier à notre intuition, c’est-à-dire de nous écouter, nous ne dépendons plus de la confiance que l’autre met en nous. Nous avançons en étant nous-même, avec une forme d’abandon, de lâcher prise, avec cette confiance en quelque chose de plus grand, cette confiance en la vie. Et à l’image des enfants qui affrontent leur peur du noir, font du vélo pour la première fois, ou réussisse enfin quelque chose qu’il leur semblait impossible, nous grandissons chaque jour vers plus de plénitude.
Alors, je crois vraiment comme le dit Charles Pépin, que « faire confiance à notre intuition, apprendre à s’écouter, c’est tout simplement être libre » j’ai juste envie de rajouter c’est être libre… et épanoui.
Quand les parents et les enfants sont sages… comme des images !
Un livre, un album littéraire, un podcast, une émission. Retrouvez ici une ressource inspirante pour approfondir le sujet de la semaine.
POUR LES ENFANTS SAGES : La petite grenouille, film d’animation
Un formidable petit film d’animation qui montre l’impact que les encouragements ont sur la confiance en ses propres capacités. A regarer avec vos enfants et à poursuivre par une discussion avec eux.
POUR LES PARENTS SAGES : La confiance en soi de Charles Pépin
La confiance en soi est un petit livre pépite. Grâce à de nombreux exemples de grands sportifs, artistes ou hommes politiques, la confiance devient accessible. J’en lis d’ailleurs de temps en temps quelques passages à mes enfants pour les aider dans certaines situations qu’ils vivent.
Quel bonheur de te lire ! Ce livre a lair incroyable et j'adore l'exemple avec le livre de la jungle. L'illustration du serpent par contre cest pas celui de Robin des bois ? Je vais finir par croire quon ne peut pas faire confiance aux serpents ;)