Chers parents,
Le courage – suite.
Si vous avez raté la première partie sur le courage, allez voir la newsletter de la semaine dernière ici.
Mais à quoi bon être courageux ? Ne pourrait-on pas vivre sans ?
Imaginons : Je n’ose pas aller parler avec des gens que je ne connais pas. J’ai une boule au ventre à l’idée de dire à un ami que je ne suis pas d’accord avec lui. Face à une tâche que je juge trop difficile, je me décourage. Le risque et l’incertitude du résultat m’empêchent de me lancer…
Bon ok, it’s not possible ! Même si nos enfants rêvent parfois de disparaître au lieu de réciter leur poésie devant toute la classe… OUI mieux vaut être courageux, pour affronter les aléas de la vie ou tout simplement pour vivre sa propre vie !
Au sommaire cette semaine :
Une vertu qui s’expérimente
À chacun son courage
Le courage nous rend vivant
Ressources pour les parents et les enfants sages
« C’est en pratiquant les actions courageuses que nous devenons courageux. »
Aristote.
Une vertu qui s’expérimente
Et oui comment savoir que l’on est courageux si nous n’avons jamais eu l’occasion de l’être. En atelier philo, j’aborde souvent ce sujet quand nous parlons de la peur. Les enfants identifient le courage comme un moyen d’affronter leur peur. Ils ont alors l’impression que le courage est LA solution pour ne plus avoir peur… Mais concrètement ils ne savent pas très bien comment faire.
Le courage est-il un antidote contre la peur ? Non certainement pas. C’est un moyen qui nous permet de la vivre et de la traverser : surpasser sa peur en prenant ses responsabilités.
Devient-on courageux ?
En posant des actes face à des situations difficiles, douloureuses, dangereuses, nous apprenons le courage, nous l’expérimentons, nous le vivons. C’est en forgeant que nous devenons forgement, et comme le dit Aristote, « c’est en pratiquant les actions courageuses que nous devenons courageux ».
Faut-il nécessairement avoir peur pour se confronter à son propre courage ? La peur nous confronte bel et bien à nous-même. D’autres événements peuvent aussi être à l’origine de nos actions courageuses : l’adversité, l’incertitude, la douleur, la maladie, le deuil, la routine…
À chacun son courage
Le courage dépend de nous et parle de nous. Puisque la peur, la douleur sont propres à chacun. Puisque nous ne réagissons pas tous de la même manière face à l’adversité. Puisque nous n’avons pas tous la même sensibilité ni la même capacité de résilience. C’est donc pour ça que ce qui est de l’ordre du courage pour quelqu’un ne l’est pas forcément pour quelqu’un d’autre.
Si tout semble facile, ce que nous réalisons est-il courageux ?
Pour reprendre mon exemple de la semaine dernière, on a beau me dire que je suis courageuse, si je ne le ressens pas, cela n’a pas de sens pour moi. J’ai, il y a quelques années, quitté mon poste en CDI pour vivre ma reconversion professionnelle (grâce à laquelle vous êtes en train de me lire actuellement ;). Un acte ultime de bravoure et de courage pour certains, voire même de folie... Et pourtant, je ne me suis pas sentie particulièrement courageuse à ce moment-là. Cela faisait partie de mon chemin, de ma route, c’était une évidence.
En revanche, il y a des jours où cette énorme aventure personnelle, humaine, professionnelle et familiale me donne le tournis et c’est dans ces moments-là que j’éprouve mon courage, que j’éprouve ma capacité à faire des choix inconfortables, que j’éprouve ma capacité à ajuster et réajuster, que j’éprouve ma capacité à rebondir. C’est dans ces moments-là que je me sens sur cette « ligne de crête » dont parle Aristote, sur ce fil tel un équilibriste qui ne veut pas tomber.
Le courage nous rend vivant
Et d’ailleurs que ressent-on quand nous faisons preuve de courage ? Est-ce une force, une énergie qui nous pousse et nous met en chemin ? Dans certaines situations, nous pourrions croire que c’est une force surnaturelle, car quand on n’a pas le choix… On n’a pas le choix comme dirait l’autre.
Le courage se ressent de l’intérieur.
Mais n’oublions pas nos capacités intérieures :
Notre sens de l’effort qui nous met sur le chemin.
La persévérance qui nous accompagne et qui permet d’aller jusqu’au bout,
La force de notre volonté qui nous pousse à y croire
Goût de l’effort, persévérance et volonté sont d’ailleurs des composantes du courage, grâce auxquelles nous sommes capables de déplacer des montagnes au quotidien.
Le soleil après la tempête ? Le courage n’efface évidemment pas les épreuves, mais si nous choisissons le courage, nous choisissons un chemin qui nous fait grandir. Grandir en confiance, en expérience, en joie, en réalisation de soi, en paix intérieure…
J’ose oser (avec courage ;) faire un parallèle avec la sagesse (sujet qui arrivera d’ailleurs dans une prochaine newsletter – whahou quel effet de teasing). Qu’ont en commun le sage et le courageux ? Ils n’ont peut-être pas la même quête mais ils sont tous les deux sur un chemin. Ils acceptent et prennent la vie dans son entièreté, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines.
Quand les parents et les enfants sont sages… comme des images !
Un livre, un album littéraire, un podcast, une émission. Retrouvez ici des ressources inspirantes pour approfondir le sujet de la semaine.
POUR LES ENFANTS SAGES : Yakouba de Thierry Dedieu
« Soit tu me tues sans gloire et tu passes pour un homme aux yeux de tes frères, soit tu me laisses la vie sauve et à tes propres yeux tu sors grandi, mais banni, tu le seras par tes pairs. Tu as la nuit pour réfléchir.» Voilà le dilemme auquel est confronté Yacouba, un enfant africain. Un livre pour réfléchir avec vos enfants sur le sens du courage.
POUR LES ENFANTS & LES PARENTS SAGES : Le jeu de cartes Dilemmes absurdes
Sur chaque carte, tu as le choix entre deux situations loufoques : Tu préfères ne vivre que 30 ans une vie fabuleuse OU vivre 120 ans une vie tranquille ? Tu préfères lire dans les pensées et savoir ce qu’on pense de toi OU être entouré d’hypocrites et ne jamais le savoir ? Tu préfères ressembler à un monstre poilu mais être quelqu’un de super OU être magnifique mais une horrible personne ? Bref, un moyen ludique pour réfléchir avec ses enfants.
Rien n’est donc joué d’avance. Osons cependant transmettre à nos enfants le goût de l’effort, cultivons leur persévérance et développons leur volonté.
Bonne semaine !
Amélie