Chers parents,
La gestion des conflits est aujourd’hui une compétence largement appréciée par tous, voire recherchée… Et pourtant, conflit, dispute, désaccord… Appelez-les comme vous le voulez, ce qui est sûr c’est que nous sommes nombreux à les redouter, n’est-ce pas ?
Je vous propose donc aujourd’hui d’aller explorer cette question du conflit :
Le conflit : un rapport de force qu’il faut gagner
Le débat : art oratoire ou échange d’idées
D’où viennent nos conflits ?
La question de la semaine
Réfléchir en s’amusant.
Bonne lecture !
« Tout conflit est l’expression tragique d’un besoin insatisfait. »
Marshall Rosenberg.
Le conflit : un rapport de force qu’il faut gagner
Le conflit marque une opposition forte entre deux personnes ou groupes de personnes. S’opposer c’est exprimer son désaccord, dire non, exprimer un avis différent. Qu’il soit d’ordre politique, économique ou encore social, le conflit sépare et divise les membres d’un groupe, d’un pays, d’une communauté, les membres d’une équipe, d’une famille, d’une fratrie.
Les conséquences d’un conflit sont rarement positives. La plupart du temps, il y a un gagnant et un perdant. Un dominant et un dominé. Celui qui décide et celui qui exécute… Le conflit pose inévitablement la question de l’autorité et du pouvoir.
Le débat : art oratoire ou échange d’idées
Dans notre imaginaire collectif, mais surtout dans notre réalité de tous les jours, le débat est rarement synonyme d’un échange respectueux d’écoute et d’accueil d’un point de vue différent. Nous glissons rapidement du partage et de l’échange d’idées, à une volonté de « remporter la partie ». L’objectif n’est plus de s’enrichir d’idées différentes des nôtres, mais de rallier tout le monde derrière soi, de convaincre. Finalement débattre ressemble souvent à l’art de mettre les conflits sur la table !
« Je ne suis pas d’accord ». Si tu oses t’exprimer ainsi, ce qui était une conversation risque de se transformer en discussion animée. Entre désaccord et conflit, il n’y a souvent qu’un pas. Le clan des « pour » s’oppose au clan des « contre ».
J’aime avoir raison. Et vous, aimez-vous avoir raison ? Je pourrais poser la question autrement : qui aime avoir tort ? A priori personne. On aime avoir raison car on attribue souvent de la valeur à la personne qui parle plutôt qu’à l’idée émise. Et c’est là où tout se complique…
Je n’aime pas que les autres ne soient pas d’accord avec moi. Nos divergences, nos désaccords créent une tension, une résistance. Pourquoi ? Là encore, c’est la valeur des interlocuteurs qui est en jeu. D’où le rapport de force et la posture offensive / défensive qui s’installe.
J’ai été frappé lors d’une soirée électorale de la réaction de mes enfants qui regardaient le JT avec nous. À 8 et 10 ans, ils ne comprenaient pas tout, cependant au bout de quelques minutes ma fille nous dit « c’est dingue, tout le monde parle en même temps, ils ne s’écoutent pas, on ne comprend rien à ce qu’ils disent » Tout était dit… Mais au-delà des débats télévisés qui sont un triste spectacle de nos hommes politiques et médiatiques, posons-nous la question de nos comportements dans notre vie quotidienne.
D’où viennent nos conflits ?
Le conflit, quel qu’il soit, trouve ses origines dans nos différences. Nos différences culturelles, d’éducation, de valeurs… Un point de vue divergeant, un désaccord, une incompréhension, un malentendu, une maladresse… Et la communication dysfonctionne, le conflit est là. Je trouve que Marshall Rosenberg résume très bien le conflit comme « l’expression d’un besoin insatisfait ». Besoin de reconnaissance, de sécurité, d’empathie, d’autonomie…
Réfléchir en s’amusant
Lancer une conversation à table avec vos enfants sur le thème suivant : « imaginez une journée où vous ne vivez aucun conflit ».
Définissez au préalable avec eux ce que signifie le mot conflit. Puis demandez-leur d’être très précis sur la description de chaque moment de la journée : au réveil, pendant le petit-déjeuner, au moment de partir à l’école, en classe, pendant la récréation, à la cantine, le soir en rentrant, avec ses frères et sœurs, au moment des devoirs, du bain, du dîner… Demandez-leur également de préciser leurs émotions et leurs ressentis. Puis c’est à vous de vous prêter à l’exercice ;)
Pour finir, posez-vous la question de savoir si une telle journée peut exister et pourquoi ? Et si le conflit peut aussi avoir des côtés positifs ? Et pour quelles raisons ?
LA QUESTION DE LA SEMAINE : Ici chaque semaine, je réponds à une question que l’un(e) de vous m’a posé.
Aujourd’hui, je réponds à la question de Sarah : quelle est ta formation ?
C’est d’abord la maternité qui m’a mis sur le chemin de l’éducation et c’est en découvrant avec mon regard d’adulte le pouvoir de l’enfant c’est-à-dire son immense désir d’explorer le monde et d’entrer en relation, son immense capacité à s’émerveiller et s’étonner, son immense confiance en la vie et en l’autre que j’ai entamé mes premières formations : j’ai démarré avec la pratique de la communication non violente (2015), j’ai ensuite suivi la formation Gordon « Pour une communication Parents/Enfants efficace » (en 2028 et 2022) et celle de Catherine Dumonteil Kremer pour devenir coach parental (2022). C’est avec l’association SEVE, Savoir Être et Vivre Ensemble, créée par Frédéric Lenoir, que je me suis formée à l’animation d’atelier philo pour enfants (2020), que j’ai complété récemment par une formation sur la pratique du dialogue socratique (2023).
Je vous donne rendez-vous dimanche prochain pour compléter ce sujet sur les côtés positifs du conflit et l’importance de débattre (sous certaines conditions bien sûr ;)
Très bonne semaine à vous
Amélie