Chers parents,
Faire le bon choix, renoncer à autre chose, avoir peur de se tromper, de regretter, sauter dans le grand bain de l’inconnu… Il est parfois difficile de prendre une décision. Est-ce la raison qui doit l’emporter sur notre intuition ou notre désir ? Pourquoi est-ce si difficile ? Pourquoi sommes-nous tiraillés ?
Au sommaire cette semaine :
Désir ou raison : ce qui nous pousse à décider
Choisir, c’est renoncer
La question de la semaine
Réfléchir en s’amusant
Bonne lecture !
« Choisir, c’était renoncer pour toujours, pour jamais, a tout le reste. »
André Gide.
La citation d’André Gide résume bien la tension qui peut accompagner nos prises de décision : renoncer à tout le reste pour toujours, pour jamais... Malgré cette difficulté que nous pouvons rencontrer, notre pouvoir de décision nous appartient et nous sommes le seul maître à bord. Nous avons le choix d’en prendre les commandes ou pas…
Désir ou raison : ce qui nous pousse à décider
Quand nous sommes au restaurant, mon mari hésite un temps très certain pour choisir son plat. Au moment où le serveur est sur le point de s’éclipser pour lui donner un peu plus de temps pour réfléchir, il tranche ! Est-ce la tension entre l’attente du serveur et mon regard appuyé qui l’a poussé à prendre une décision, je ne saurais le dire… Ce qui est cependant intéressant à observer – quelle que soit la décision à prendre d’ailleurs, (on est d’accord ici l’enjeu est moindre ;) c’est le passage à l’action.
Antoine a-t-il choisi un steak tartare, son plat préféré car c’est un choix rassurant en termes de prise de risque gustative ou bien va-t-il choisir le poisson du jour car il n’a pas envie de somnoler cet après-midi au moment de la digestion ? Comment la décision s’est-elle opérée ? Aura-t-il choisi ou décidé ?
Choisir ou décider ? Charles Pépin distingue ces deux notions « décider c’est bien plus que choisir ». Dans son livre La confiance en soi, il décrit l’action de décider comme « trouver la force de s’engager dans l’incertitude, réussir à y aller dans le doute, malgré le doute ». Alors que choisir, « c’est choisir logiquement, rationnellement, après un examen qui a réduit l’incertitude comme une peau de chagrin ».
Si on résume, décider c’est un acte de foi : j’ai identifié des zones d’inconnu et d’incertitudes, mais j’y vais quand même car c’est en y allant que j’aurais mes réponses. C’est la motivation et le désir qui sont aux manettes. Alors que choisir c’est peser le pour et le contre de manière objective et décider selon des critères quantifiables et raisonnables.
Choisir, c’est renoncer
Un renoncement tragique ? Choisir, c’est renoncer. Je trouve qu’il y a un caractère irrémédiable dans cette phrase qui met un peu la pression. On a intérêt à ne pas se tromper… Quitter son poste pour un nouveau travail, faire un voyage au Portugal ou en Tanzanie, déménager pour avoir plus grand en banlieue ou privilégier la proximité du centre-ville…
Pour nos enfants, cela commence par le choix du parfum de leur boule de glace, de l’ami qu’ils invitent à la maison le week-end, de leur tenue vestimentaire, de l’activité qu’ils feront cette année, de leurs premières options au collège, de leur orientation scolaire... Quels que soient la nature du choix et son enjeu, celui-ci implique forcément d’opter pour une option et de renoncer aux autres.
Une contrainte positive ? Mais il est tout à fait possible de voir cette « contrainte » de manière positive. Choisir c’est prendre une direction, mettre notre vie en mouvement grâce à des choix engageants qui nous implique. Un non-choix ressemblerait à subir sa propre vie, à se contenter des choix que l’on fait pour nous. Cela manque cruellement de saveur non ?
Réfléchir en s’amusant
Quoi de mieux qu’un dilemme absurde pour tester notre manière de prendre des décisions… Discussions enflammées et fous rires garantis !
Tu préfères : ne vivre que 30 ans une vie fabuleuse OU 120 ans une vie tranquille ?
LA QUESTION DE LA SEMAINE : Ici chaque semaine, je réponds à une question que l’un(e) de vous m’a posé.
Aujourd’hui, je réponds à la question de Mathilde : les ateliers philo c’est utile pour quels types d’enfants ? [NDLR : ou autrement dit, comment savoir si les ateliers philo sont faits pour mes enfants ?]
Votre enfant est timide, le vôtre n’écoute jamais personne, ici, il est plutôt à l’aise mais veut toujours avoir raison, quant à vous Madame, il est extraverti et ne sait pas se poser… Quels que soient leurs traits de caractère et leur personnalité, ce que les enfants aiment dans un atelier philo c’est l’espace de discussion et d’échange : « on prend le temps de discuter sans se disputer », « on aborde des sujets très importants », « ça nous aide ensuite dans notre vie ».
Grâce à des histoires, des extraits de films, des dilemmes, des jeux, vos enfants explorent un concept philosophique (le bonheur, la vérité, la pouvoir, etc.) de manière concrète et ludique. Ils apprennent à s’exprimer, écouter l’autre, à être d’accord ou pas en expliquant leur point de vue…
Je viens d’ouvrir un nouveau créneau en visio le mercredi à 14h30. Si vous souhaitez recevoir plus d’information, écrivez-moi tout simplement en répondant à cet e-mail.
C’est maintenant à vous de choisir ou de décider ;)
Je vous donne rendez-vous dimanche prochain pour compléter ce sujet, notamment sur l’accompagnement de nos enfants dans leur prise de décision.
Très bonne semaine à vous
Amélie